« VOUS AVEZ DIT VOISIN(S) ?
Calendrier 2016
Journées du patrimoine à Mirabel et Blacons
Aux journées du patrimoine de 2008, l’association Mirabel, dont le siège social est à Mirabel et Blacons, avait mis à l’honneur un artiste-peintre local méconnu :
L’abbé Antoine VOISIN
(1871-1940)
Antoine Voisin naquit le 27 mars 1871 à Lavoûte-Chilhac, dans le département de la Haute-Loire. Il fit ses études au petit séminaire de Valence, puis au grand séminaire de Romans. Ordonné prêtre le 11 novembre 1894, ensuite professeur au petit séminaire pendant un an, puis vicaire un an au Grand-Serre et dix ans à Crest, il fut enfin nommé curé de Blacons en 1906, charge qu’il conserva jusqu’à sa mort. Pendant la Grande Guerre, il fut mobilisé de 1915 à 1919. Il décéda à Blacons le 24 août 1940.
Sa grande passion fut la peinture où il excella. Un recensement a révélé qu’il avait peint au moins 90 toiles, dont 2 grands formats qui ornent le chœur de l’église de Mirabel et Blacons, et une vingtaine de gouaches et aquarelles, sans compter de nombreux croquis et esquisses.
En 2008, 34 toiles ont été exposées au public. Cette année, une trentaine d’autres seront dévoilées aux côtés d’une quinzaine d’oeuvres de ses « élèves » locaux : Pierre Servant et Cécile Flachère.
C’est dans notre Val de Drôme, à Crest, que s’est installé, en 1953 et jusqu’à sa mort, un grand artiste homonyme :
Albert VOISIN dit VANBER
(1905-1994)
Autant la renommée de l’abbé Voisin était limitée à un petit cercle de proches, autant celle de Vanber s’est affirmée dans les milieux artistiques dès le deuxième tiers du XXème siècle. Sa fréquentation de grands artistes comme Albert Gleizes, Robert et Sonia Delaunay, André Lhote, dès les années 30, lui a permis d’élaborer une palette personnelle, inventive et originale, et de participer aux grands mouvements du siècle. Mais Vanber, personnage d’une extrême discrétion, n’a jamais cherché à vendre ses œuvres. « Peu montrée – il n’eut que peu d’expositions personnelles, et presque uniquement dans notre région après 1953- l’oeuvre de Vanber n’en demeure pas moins, du cubisme à l’abstraction, un itinéraire à part entière, l’oeuvre d’une vie consacrée à la peinture. » (Hélène Moulin)
MIRABEL, les raisons d’une exposition
Vanber nous a confié qu’il avait été tenté de s’installer dans le vieux village de Mirabel où il avait d’ailleurs loué une chambre, le temps d’un été, alors qu’il connaissait bien le Mirmande d’André Lhote. Il a d’ailleurs fait don à l’association Mirabel d’une œuvre qui a vraisemblablement été peinte au vieux village et qui sera exposée pour la première fois au public, accompagnée de quelques autres de ses toiles.
Ces artistes sont très différents, même si leur homonymie a parfois fait prendre des toiles du premier pour des œuvres de jeunesse du second. Exposer ces deux peintres dans un même lieu, ce n’est pas vouloir créer une hiérarchie par des jugements de valeur. C’est montrer deux parcours authentiques. L’un exerçant sa passion au sein de son ministère religieux, l’autre s’inscrivant comme un grand artiste du XXème siècle. Mais si le réel a constitué le principe figuratif incontestable de notre artiste-curé, il n’a jamais, pour autant, totalement quitté le parcours inventif d’un Vanber, artiste de son temps.
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